Lundi 31 mars, Marine Le Pen et des élus du Rassemblement national ont été reconnus coupables dans une affaire d’emplois fictifs. Pour le tribunal de Paris, le parti d’extrême droite a détourné des fonds européens destinés aux assistants parlementaires. Résumé des principaux éléments de l’affaire.
Le 31 mars 2025 s’est clos un procès très attendu, celui des assistants parlementaires du Front national (devenu Rassemblement national en 2018) au Parlement européen. En tout, 24 accusés (neuf eurodéputés, dont Marine Le Pen, ainsi que douze assistants parlementaires et trois cadres du parti) ainsi que le RN en tant que personne morale, ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de cette affaire.
Entre 2004 et 2016, tous ont participé à un « système » de détournement des fonds européens, destinés à rémunérer des assistants parlementaires d’eurodéputés, au profit de personnes qui travaillaient en réalité pour le compte du parti, selon le tribunal.
La cheffe de file des députés d’extrême droite à l’Assemblée nationale a été condamnée à une peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux ans fermes, aménageable avec un bracelet électronique, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros. Et surtout à une peine d’inéligibilité de cinq ans, avec exécution provisoire. Dans l’attente d’une nouvelle décision, elle n’est donc pas autorisée à se présenter à la moindre élection dans les cinq prochaines années, notamment la présidentielle de 2027. Marine Le Pen a annoncé son intention de faire appel de la décision.
Quelles étaient les personnes concernées ?
Marine Le Pen et 24 autres élus et membres du parti (au moment des faits) étaient mis en cause dans cette affaire. 24 ont été condamnés. Dans le détail, on retrouve neuf anciens eurodéputés (dont Marine Le Pen), douze assistants parlementaires et trois collaborateurs du parti. Le Rassemblement national en tant que personne morale était également concerné.
L’actuelle cheffe de file des députés RN à l’Assemblée nationale était sur les bancs des accusés aux côtés de figures notoires du parti frontiste, à l’exception de son fondateur. Avant son décès le 7 janvier dernier, l’état de santé de Jean-Marie Le Pen, député au Parlement européen de 1984 à 2003, puis de 2004 à 2019, ne lui avait pas permis d’être présent au début du procès.
Figuraient également parmi les prévenus le maire de Perpignan Louis Aliot, le député Julien Odoul, l’ancien numéro deux du parti Bruno Gollnisch, ou encore l’eurodéputé Nicolas Bay, aujourd’hui membre du groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) après avoir été élu en 2024 sur la liste de Reconquête.
Dans cette affaire, le Parlement européen s’était constitué partie civile.
Source : Touteleurope.eu