Malgré une idée reçue, la Commission européenne n’impose pas les sanctions toute seule ! Au contraire, les mesures restrictives doivent être adoptées à l’unanimité par le Conseil de l’Union européenne sur base d’une proposition du Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ensuite, pour donner effet à ces décisions dans le droit de l’UE, la Commission fait des propositions de règlements, qui sont également adoptés par le Conseil de l’UE. En outre, la Commission joue un rôle essentiel dans la surveillance de la mise en œuvre des sanctions par les Etats membres.
Les mesures restrictives, outil de politique étrangère de l’UE
Les mesures restrictives, appelées aussi sanctions, constituent un instrument essentiel de la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE. Elles sont utilisées par l’UE dans le cadre d’une action intégrée et globale, qui inclut un dialogue politique, des mesures complémentaires et le recours à d’autres instruments qui sont à la disposition de l’UE. Les principaux objectifs recherchés lors de l’adoption de sanctions sont de préserver les valeurs, les intérêts fondamentaux et la sécurité de l’UE ; préserver la paix ; consolider et soutenir la démocratie, l’Etat de droit, les droits de l’homme et les principes du droit international ; prévenir les conflits et renforcer la sécurité internationale.
Différents types de mesures restrictives
Les sanctions de l’UE peuvent viser des gouvernements étrangers, ainsi que des entreprises, des groupes, des organisations ou des individus. L’UE peut décider un embargo sur les armes, des interdictions de voyage, des gels d’avoirs ou d’autres mesures économiques telles que les restrictions sur les importations et les exportations. Les sanctions de l’UE sont soigneusement ciblées et conçues pour être proportionnées aux objectifs qu’elles cherchent à atteindre, tout en réduisant autant que possible les conséquences indésirables pour les personnes qui ne sont pas responsables des politiques ou actions qui ont conduit à l’adoption des sanctions.
L’UE a adopté de nombreuses mesures restrictives dans le contexte de la guerre en Ukraine, via 13 paquets de sanctions. Ces paquets mettent en place, par exemple, l’interdiction des transactions avec la Banque centrale russe, l’interdiction des nouveaux investissements européens dans le secteur énergétique russe, l’interdiction pour les navires russes d’accéder aux ports européens, ou encore, l’interdiction d’importer ou d’exporter de nombreux produits depuis et vers la Russie. Actuellement, 1718 personnes et 419 entités sont inscrits sur la liste des sanctions. Au total, 21,5 milliards d’euros d’avoirs ont été gelés dans l’UE et 300 milliards d’euros d’actifs de la Banque centrale de Russie sont bloqués dans l’UE et les pays du G7.
L’UE a également imposé des sanctions à la Biélorussie, en raison de son implication dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et à l’Iran en raison de la fourniture de drones à la Russie.
A noter qu’aucune des sanctions adoptées par l’UE à l’encontre de la Russie n’empêche la fourniture de produits agroalimentaires, d’équipements médicaux ou de médicaments à la population. Les machines agricoles ne font pas non plus l’objet d’une interdiction d’exportation. Et aucune de ces sanctions ne vise les échanges de produits agricoles et alimentaires, dont les céréales et les engrais, entre des pays tiers et la Russie.
Source : commission.europa.eu